Il faut augmenter les impôts !

Publié le par Robespierre

 

 

C’est un article paru dans Le Monde, sous la plume du « directeur de l’observatoire des inégalité » dont on comprend vite qu’il n’est pas un fervent admirateur des gourous libéraux qui sévissent à l’UMP mais aussi au PS. Et que dit-il ? En substance, que l’on ne peut guère réduire la dépense qu’à la marge et que de tout manière il existe des pans entiers où l’Etat n’est pas assez engagé, que les dépenses publiques ne sont aussi élevés qu’en apparence à cause de la prise en compte de la protection sociale qu’évidemment à droite on veut privatiser, et qu’enfin les baisses d’impôts réalisées par le droite en dix ans n’ont porté aucun des fruits annoncés comme leurs prétextes et qu’elles n’ont alimenté que l’épargne des plus riches qui sont déjà les bénéficiaires éhontés des intérêts qui constituent la charge de l’Etat et l’empêchent d’agir là où il devrait.

Evidemment, l’impôt n’a pas baissé pour les moins riches, il a même sensiblement augmenté. Par l’impôt sur le revenu avec l’artifice du gel du barème qui a surtout pénalisé le « ventre mou » du peuple contribuable, ceux qui ne sont pas assez pauvre pour être exemptés mais pas assez riches pour rentabiliser un conseiller en niche fiscale. Mais surtout par l’arrivée d’une multitude de taxes indirectes et l’augmentation de celles qui existait, au premier chef la TVA.

 

Les baisses d’impôt, annoncées comme favorisant l’investissement et donc, par ricochet, l’activité sont une véritable escroquerie. Nulle part cela n’a marché. Et pour une raison très simple : ceux qui en bénéficient ont beau se présenter en « entrepreneurs » ou en « investisseurs », ce sont dans l’âme des rentiers, des champions en niche fiscale, en escamotage fiscal quand ce n’est pas en exil, doré, vers des paradis fiscaux. On favorise éhontément des individus inciviques, de véritables nécrophages qui se nourrissent de la misère et pratiquent la captation de richesse quand c’est la création de richesse qu’il faudrait favoriser.

 

Aucune des baisses d’impôts exigées par leurs commanditaires et décidées par les gouvernements de droite n’est utile au pays. A quoi sert un crédit d’impôt recherche quand il sert à mettre au point des algorithmes de boursicotage à haute fréquence ? A enrichir des rentiers, et à rien d’autre, par une captation de richesse de plus en plus sophistiquée. A quoi servent les niches « outremer » ? A défiscaliser quelques revenus tout en créant des activités redondantes et le plus souvent inutiles dans les territoires concernés tout en créant une dépendance accrue ! Ce dernier exemple est d’ailleurs révélateur : supprimer ces niches fiscales du jour au lendemain est impossible, à cause justement de cette dépendance, sauf à ce que l’Etat reprenne à sa charge ce qui est aujourd’hui fait par des intérêts privés, prélevant au passage leur dîme, et que donc l’Etat finance de toute manière et avec un surcoût.

 

Il faut donc augmenter l’impôt, et de toute urgence. Mais sans toucher à l’impôt sur le revenu de base ! Il faut supprimer immédiatement, et sans compensation pour les bénéficiaires fiscaux, toutes les niches fiscales permettant sous prétexte d’un investissement d’escamoter une partie de sa contribution au fonctionnement du pays.

 

Il faut surtout transférer l’impôt indirect des taxes sur la consommation aux taxes sur la captation de richesse. Un « investissement » de quelques microsecondes doit être taxé de manière dissuasive ! Et même un « placement » de courte durée, qui n’est en rien un apport à l’économie mais juste une manœuvre de captation de richesse doit être taxé à 100%. On dira que cette spéculation est parfois utile, par exemple en permettant aux entreprises un lissage de certains coûts et en minimisant des risques. Sans doute, mais cela sert surtout d’écran à tout le reste, à toute cette spéculation rentière qui ne vise en rien à accroître la richesse commune mais uniquement à transférer ce qui existe chez certains, chez une infime minorité qui tire les ficelles, en particulier celles des marionnettes qui gesticulent pour eux dans l’arène politique en France surtout à l’UMP mais aussi hélas dans des partis prétendument de gauche.

 

Publié dans Capitalisme financier

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